jeudi 28 mars 2019

L'absence de radar tue

Ah! c'est vraiment chouette de rouler ces derniers mois sur les routes françaises. Les Gilets jaunes, dans leur haine de l'Etat, ont détruit ou mis hors d'état de fonctionner les trois quarts des radars du pays. Résultat: le nombre de morts sur les routes est reparti à la hausse. Et pas un peu: du jamais vu depuis dix ans: + 4% en janvier et + 17% en février (37% de plus qu'un an auparavant), soit 253 personnes décédées le mois dernier. Parmi elles, beaucoup de cyclistes et de piétons. Les responsables nationaux de la sécurité routière pointent du doigt la destruction des radars. Elle crée "un sentiment de carnaval", affirme l'un d'entre eux, l'impression qu'on peut rouler sans limites. Ce qui, mécaniquement, dit-il, provoque des accidents (1). 
Si d'aventure un Gilet jaune était amené à lire ce billet, il serait intéressant qu'il nous explique quel est l'intérêt de niquer des radars. Et qu'il ne nous sorte pas le vieil argument rabaché et stupide de l'Etat qui vole les braves automobilistes. Sans compter le manque à gagner, le remplacement des radars détruits ou leur remise en état est estimé à quarante millions d'euros. On ne peut s'empêcher de se dire qu'on aurait pu mener tant de projets sociaux ou culturels intelligents avec une telle somme plutôt que de la dépenser pour réparer une casse imbécile. Les morts, eux, ne reviendront pas.

(1) Journal de 13h, France Inter, 28.3.2019.

Post-scriptum: "Casser les radars, l'œuvre d'abrutis":
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-eco/l-edito-eco-29-mars-2019

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