vendredi 22 mars 2019

Les impasses du yaka

Intéressant constat qui se dégage des derniers sondages effectués en Grande-Bretagne à la veille du Brexit : s'il devait y avoir un nouveau référendum (ce que peu de Britanniques envisagent), le maintien dans l'U.E. serait majoritaire. Non que des électeurs auraient changé d'avis depuis trois ans. Mais ce sont les nouveaux électeurs, les jeunes maintenant en âge de voter qui voient quasiment tous leur avenir dans l'Europe.
Ce qui pose des questions de fond par rapport à des référendums qui engagent l'avenir. La logique veut que chacun dispose d'une voix. C'est démocratique. Mais est-ce démocratique que dans un pays vieillissant les personnes âgées décident de l'avenir des jeunes?
En tout cas, les errances et les impasses du Brexit démontrent que le référendum n'est en rien LA voie démocratique suprême. On voyait hier Boris Johnson, chantre du Brexit, fuir à vélo, évitant les questions d'une journaliste télé. L'homme a un bon coup de pédale. Mais plus rien à dire.
Ce référendum fut et reste une catastrophe. Personne, absolument personne, n'avait envisagé la moindre conséquence du "leave". Personne, absolument personne, n'avait imaginé concrètement les conséquences économiques et politiques du Brexit, la fuite de nombre de banques et d'entreprises. Personne, absolument personne, n'avait pensé aux conséquences désastreuses du Brexit sur la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Comment a-t-on pu organiser dans de telles conditions, c'est-à-dire sans la moindre réflexion, un référendum d'une telle importance? Le yaka s'est imposé avec des arguments mensongers, mais se heurte maintenant à l'extrême complexité qu'il a toujours voulu ignorer. Tous ceux qui aujourd'hui en France réclament haut et fort l'instauration du principe du référendum feraient bien d'y réfléchir. Sous ses allures de modèle hyper démocratique, le référendum peut mener à un saut dans le vide. 

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Comment a-t-on pu faire réaliser un referendum sans la moindre analyse ni vision (à part la quasi certitude d'être réélu sans problème à son poste)? Pour toute réponse s'adresser à un certain M. Cameron.